Ikaros

Vagues

Marc Dumas

Livre d'artiste, format 18 x 28,5 cm à l'italienne, 48 pages, 23 tirages photographiques couleur réalisées par l'auteur, texte bilingue français/portugais Impression : tirage à jet d'encre aux pigments encapsulés Epson Ultrachrome sur papier Hahnemühle Rag Fine Art 305 gr
Reliure japonaise façonnée à la main par l'auteur, couverture en carton Syrio Black Noir contrecollé avec incrustation d'impression pigmentaire, tirage : 10 exemplaires numérotés, signés et tamponnés à sec Certificat d'authenticité délivré par l'auteur
1400 € » acheter
frais de livraison offerts pour la France métropolitaine et l'Union Européenne
Vagues Vagues Vagues Vagues Vagues Vagues Vagues Vagues
On a tous en mémoire La grande vague de Sète, ce bricolage génial de deux négatifs, effectué en 1857 par Gustave Le Gray, abstraction documentaire par excellence, télescopage improbable de deux lumières (juxtaposition de nuages crépusculaires sur une mer ensoleillée mais néanmoins agitée), premier tour de force pour obtenir un instantané d'une vague : les limites et le miracle du collodion !

Cette image faite en parallèle à l'art romantique marque la rupture du genre "Marine" vers la "Vague" en tant que telle, en tant que motif à part entière. Nous la retrouvons à Étretat, en 1869, dans les remarquables vagues de Gustave Courbet, qui, avec le célèbre Katsushika Hokusai (La Grande Vague de la série des Trente-six vues du mont Fuji,1830-1832), allaient influencer définitivement le regard porté sur la mer, de Claude Monet à Eugène Boudin, en passant par Edouard Manet, Maillol…, et ensuite, Gauguin, les nabis…

Une brèche était ouverte, la mer devenait paysage et la vague un objet d'étude, une équation, un sujet d'expérimentation et de modélisation. Ainsi la terreur des abysses était maîtrisée, rationalisée, et les fantasmes de la grande vague engloutissant tout sur son passage devenaient un simple phénomène météorologique…

Je passe le XXe siècle riche en péripéties, où le millième de seconde figea le mouvement de la vague en un instantané définitif, où le temps bloqué donnait à voir, et même plus : les surfeurs chevauchant les vagues en toute liberté…

Dans ma promenade du soir à Salvador de Bahia, j'ai souvent observé la mer éclairée par le service public de la ville, la magie du dialogue entre l'eau et la lumière artificielle. Quelle était la couleur de la mer ? Quelle posture esthétique adopter face à cet élément protéiforme et en perpétuel mouvement ? Ma pensée flottait, suivant les vagues et leurs ressacs, toujours prévisibles et imprévus… Jusqu'au jour où l'idée m'est venue de prendre le temps, au sens propre et figuré, et, comme le permet l'appareil photo, suivre la vague qui dévoile et recouvre les rochers, laissant une poignée de secondes au déroulement de la mer, le temps de modeler un paysage invisible que je découvrirai a posteriori.

[Marc Dumas]
Redirection automatique vers le nouvel emplacement de la page dans quelques instants.